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Et si vous passiez au Happy Management ?


Carte Blanche à Jamal Labed, co-fondateur et directeur général d'EasyVista. Il a assuré la présidence de Tech in France (ex-AFDEL) de 2012 à 2016



Et si vous passiez au Happy Management ?
En 2025, 75% de la population active sera composée de «digital natives». Adeptes du télé travail ou des tiers lieux, les nouvelles générations font naître de nouvelles pratiques dont le dénominateur commun est la technologie. Privilégiant l'innovation, le partage et la mobilité, leur arrivée dans l'entreprise remet en question son organisation traditionnellement pyramidale et en silos. Leurs pratiques de mode projet, collaboratif ou  start-up interne s’inspirent du «modèle californien» de Google.
 
Au-delà des questions technologiques induites par ces nouvelles pratiques (dont la mobilité est aujourd'hui le principal enjeu), l'entreprise est face à un sérieux défi en matière de recrutement. D'une part, elle peine à recruter les nouveaux profils qui l'aideront à matérialiser les bénéfices de la transformation digitale. Data scientists, développeurs, spécialistes de la visualisation de données, Chief data officers ou Digital officers, sont les profils les plus recherchés et leurs salaires atteignent des niveaux reflétant leur rareté. D'autre part, les digital natives qui sont conscients de la rareté de leurs compétences démontrent un goût certain pour le «zapping» et ne sont pas fidèles à leur employeur. Selon une étude de Deloitte, deux milleniums sur trois (c’est-à-dire des jeunes de la génération Y ou Z) sont convaincus qu'ils évolueront dans une autre entreprise d'ici 2020 et à peine 16% se voient dans la même entreprise d'ici 10 ans. Dell précise que 42% sont prêts à quitter leur poste s'ils considèrent que les technologies à leur disposition ne sont pas à la hauteur de leurs exigences.
 

Parallèlement, les formations en France peinent à suivre le rythme. Si la plupart des grandes écoles ont intégré des cursus digitaux, il faudra du temps pour qu'ils se professionnalisent et répondent aux exigences liées à ce futur du travail. Elles devront être attentives à suivre l'évolution des technologies et des usages qui en découleront, ce qui n'est pas le plus facile, car certaines technologies disparaissent aussi vite qu'elles sont apparues ou deviennent progressivement obsolètes. Voyez comme les messageries instantanées, voire les réseaux sociaux remplacent les e-mails. Pourtant, comme le traduit le fameux «Software eats the world » de Marc Andreessen, les entreprises seront dans un avenir proche entièrement numériques. Elles doivent donc vite se demander comment recruter et fidéliser ces nouvelles générations de professionnels qui les aideront à passer le gué.
 
L'une des réponses apportées par des entreprises pionnières consiste à investir d'importants moyens pour garantir le bien-être des salariés. La start-up américaine Zappos a été l’une des premières à institutionnaliser le poste de «Chief Happiness Officer», en considérant les salariés comme des clients et en appliquant des recettes marketing pour les fidéliser. Ces rôles commencent à apparaître en France.
 
Toute entreprise est consciente qu'un employé heureux est plus productif. L'absentéisme et les arrêts de travail diminuent, alors que l'engagement et les taux de fidélité s'accroissent. Au-delà des réformes organisationnelles simples qu'une entreprise peut appliquer pour répondre à ces nouvelles exigences par exemple en décloisonnant les espaces de travail et facilitant la collaboration, le digital offre les moyens d'améliorer le bien-être au travail. Car, plus qu'une somme d'outils, le concept de «Digital Workplace» est avant tout une stratégie, couvrant l'ensemble de l'entreprise, soutenue par la direction et dont l'ambition doit être de faire converger les usages numériques personnels et professionnels afin de simplifier le quotidien des salariés.
 
Ce n'est pas par hasard si Facebook lance la version professionnelle de son réseau social ou si les courbes d'adoption d'outils comme Slack ou Dropbox atteignent des sommets. L'appstore d'entreprise, les catalogues de services et bientôt les «service bots» (des «chatbots» dédiés à la relation employé) apporteront aux salariés le confort qu'ils recherchent afin de se concentrer pleinement sur leurs objectifs.
 
Souvenez-vous : si vous ne donnez pas à vos salariés les outils dont ils ont besoin, au mieux ils les trouveront seuls, au pire, ils iront voir ailleurs. Une stratégie bien pensée de DigitalWorkplace étayant une politique d'Happy Management devrait au contraire contribuer à les retenir.


Carte blanche parue dans SIGMAG n°12 (mars 2017). Cliquez ici pour vous procurer ce numéro.
 

Article mis en ligne par la rédaction SIGMAG & SIGTV.FR