« On ne peut pas concevoir l'aménagement du territoire aujourd'hui sans tenir compte du changement climatique, affirme Laurie Gobled, Directrice Data et innovation numérique à l’Institut Paris Région (IPR). Nous disposons de multiples données techniques nous permettant de poser des diagnostics, mais pour autant il reste difficile de se représenter le changement climatique et ses effets. La datavisualisation, sous toutes ses formes, est un formidable outil pour y parvenir ». Ainsi, dans le cadre de la Semaine francilienne de la donnée et de l’IA, l’IPR a organisé ce tout premier concours «Hackaviz Climat», avec l’appui de Datactivist et d’Esri France. Son objectif : rendre une thématique subtile, « simple, attrayante et questionnante » pour un public souvent non averti de décideurs et du grand public.
L’amicale compétition a rassemblé des profils variés de géomaticiens, data analystes, ingénieurs et designers, autour de cet enjeu de représentation des vulnérabilités, des aléas et des solutions d’adaptation au changement climatique en Île-de-France. « Nous avions envie de proposer quelque chose autour de la visualisation de données. C’est un sujet qui nous tient particulièrement à cœur. C'est aussi un bon moyen de faire parler de nos données et, à travers elles, de certains sujets, confie Laurie Gobled. En revanche, nous ne nous attendions pas à ce que tous les projets soient aussi aboutis. Franchement, nous avons été très agréablement surpris par la qualité, surtout en si peu de temps. » D’autant qu’autre difficulté, lors de la visio de lancement le 20 février, les participants ont été répartis en quinze équipes, réunissant 4 à 5 personnes qui parfois ne se connaissaient pas et de surcroit n’avaient jamais travaillé ensemble.
L’amicale compétition a rassemblé des profils variés de géomaticiens, data analystes, ingénieurs et designers, autour de cet enjeu de représentation des vulnérabilités, des aléas et des solutions d’adaptation au changement climatique en Île-de-France. « Nous avions envie de proposer quelque chose autour de la visualisation de données. C’est un sujet qui nous tient particulièrement à cœur. C'est aussi un bon moyen de faire parler de nos données et, à travers elles, de certains sujets, confie Laurie Gobled. En revanche, nous ne nous attendions pas à ce que tous les projets soient aussi aboutis. Franchement, nous avons été très agréablement surpris par la qualité, surtout en si peu de temps. » D’autant qu’autre difficulté, lors de la visio de lancement le 20 février, les participants ont été répartis en quinze équipes, réunissant 4 à 5 personnes qui parfois ne se connaissaient pas et de surcroit n’avaient jamais travaillé ensemble.
Trois défis pour penser l’adaptation
Les équipes ont eu le choix parmi trois défis proposés : visualiser les aléas climatiques (inondations, vagues de chaleur, prédictions, etc.), visualiser les vulnérabilités (populations sensibles, nuisances cumulées, etc.) et visualiser le passage à l’action (toitures végétalisées, abris climatiques, etc.). « Finalement, les participants ont surtout travaillé sur le volet vulnérabilités, sans doute plus évident à s’approprier que les aléas. Mais cela servait pleinement notre objectif : participer à la diffusion d’une culture du risque. » Les équipes ont eu environ trois semaines pour constituer leurs projets, en bénéficiant de deux webinaires pour monter en compétences. Le 13 mars, neuf projets ont fait l’objet d’un pitch devant le jury composé de Yann Wehrling, vice-président de la Région Île-de-France chargé de la transition écologique, du climat et de la biodiversité, Marthe Viallet, fondatrice de Wake Up Dataviz, Thomas Hemmerdinger, directeur de l'AREC, le département Énergie-climat de l'IPR et Laurie Gobled.
Premier prix, le projet «Canicule» (Data Stormz) a été unanimement salué. Particulièrement léché et « prêt à l’emploi », il combine datavisualisation thématique et cartographie multicritère sur l’inégalité d’exposition des territoires et des populations face aux vagues de chaleur. « Ce projet cochait toutes les cases : qualité graphique, lisibilité, profondeur d’analyse. Il a été rapidement en tête », se souvient Laurie Gobled. «Il n’a pas toujours facile de se coordonner à distance, mais nous étions complémentaires et déterminés, pour trier les données, argumenter, faire des cartes, assure Jean-Marc Viglino, ingénieur expert, chef de projet développement à l’IGN et l’un des membres de l’équipe. Après deux semaines, je dois le dire, ça valait le coup puisque nous avons été récompensés ! » « Cette aventure enrichissante a su combiner data et storytelling visuel pour aborder une problématique climatique majeure », complète sur LinkedIn son coéquipier, Abdelkarim Haddas, étudiant en Master Géomatique à l’Université Paris 8.
Premier prix, le projet «Canicule» (Data Stormz) a été unanimement salué. Particulièrement léché et « prêt à l’emploi », il combine datavisualisation thématique et cartographie multicritère sur l’inégalité d’exposition des territoires et des populations face aux vagues de chaleur. « Ce projet cochait toutes les cases : qualité graphique, lisibilité, profondeur d’analyse. Il a été rapidement en tête », se souvient Laurie Gobled. «Il n’a pas toujours facile de se coordonner à distance, mais nous étions complémentaires et déterminés, pour trier les données, argumenter, faire des cartes, assure Jean-Marc Viglino, ingénieur expert, chef de projet développement à l’IGN et l’un des membres de l’équipe. Après deux semaines, je dois le dire, ça valait le coup puisque nous avons été récompensés ! » « Cette aventure enrichissante a su combiner data et storytelling visuel pour aborder une problématique climatique majeure », complète sur LinkedIn son coéquipier, Abdelkarim Haddas, étudiant en Master Géomatique à l’Université Paris 8.
La data, un levier essentiel
Sur la seconde marche du podium, le projet «ClimateViz» a été construit par une équipe 100% Systra. Elle a notamment travaillé avec ArcGIS Dashboard pour fournir une application interactive de visualisation de la vulnérabilité du réseau ferré francilien face aux aléas inondation à un niveau de 100% et 115% de la crue centennale de la Seine et feux de forêt. « Cet hackathon est une belle expérience de collaboration, assure Marc Boudier, Responsable décarbonisation et climat, à la Direction du développement durable de Systra. L’étude de cas proposée nous a permis de démontrer toutes nos compétences et notre capacité à accompagner nos clients sur les études de vulnérabilité d’infrastructure de transport. Nous avons pu créer ensemble cette application prometteuse basée sur l’anticipation des conditions futures du climat, en allant au-delà des données historiques ». Pour Amar Hamami, Responsable SIG chez Systra : « Ce genre d’initiatives prouve que la data est un levier essentiel pour aider nos territoires à mieux s’adapter au changement climatique.
Le 3e prix a été décerné à l’outil «Colibri» servant à croiser faisabilité, efficacité thermique, lutte contre la pollution et préservation de la biodiversité. Il préconisait notamment de végétaliser les toitures d’Île-de-France. Des analyses selon de multiples critères et des conclusions présentées dans une très belle StoryMap. Enfin, le jury a salué d’un prix spécial l’initiative des Artisans Cartographes qui ont façonné un livre cartographique prospectif sur la réduction de la pollution lumineuse en Île-de-France, afin de redécouvrir la Voie lactée d’ici 2100.
Ces lauréats comme les autres projets non distingués, autour de la vulnérabilité du réseau ferré de transport en commun, des îlots de chaleur diurnes et nocturnes ou encore de l’accès au soin de personnes vulnérables lors des vagues de chaleur, sont à découvrir et à manipuler sur le site de l’IPR.
Le 3e prix a été décerné à l’outil «Colibri» servant à croiser faisabilité, efficacité thermique, lutte contre la pollution et préservation de la biodiversité. Il préconisait notamment de végétaliser les toitures d’Île-de-France. Des analyses selon de multiples critères et des conclusions présentées dans une très belle StoryMap. Enfin, le jury a salué d’un prix spécial l’initiative des Artisans Cartographes qui ont façonné un livre cartographique prospectif sur la réduction de la pollution lumineuse en Île-de-France, afin de redécouvrir la Voie lactée d’ici 2100.
Ces lauréats comme les autres projets non distingués, autour de la vulnérabilité du réseau ferré de transport en commun, des îlots de chaleur diurnes et nocturnes ou encore de l’accès au soin de personnes vulnérables lors des vagues de chaleur, sont à découvrir et à manipuler sur le site de l’IPR.
« Ce concours nous a permis de voir comment d’autres que nous, parfois extérieurs à la géomatique, représenteraient les données, affirme Laurie Gobled. C’est un exercice très stimulant ». « C’est toujours très inspirant de voir comment, avec les mêmes données, on a des approches complètement différentes », complète Estibaliz Legarreta, designer freelance et premier prix avec l’équipe Data Stormrz. De fait, au-delà du palmarès, Hackaviz Climat a servi de levier d’acculturation. Certains projets ont déjà attiré l’attention d’acteurs publics ou privés. « Par exemple, les participants qui ont travaillé sur l’impact des inondations sur les réseaux de métro ont déjà été contactés par Île-de-France Mobilités pour pousser un peu plus leur réflexion sur ce sujet. Yann Wehrling, qui était au sein du jury, a lui aussi été sensible aux travaux réalisés autour des toitures végétalisées ou de la pollution lumineuse. Car ces sujets rejoignent bien évidemment ces préoccupations à la Région Île-de-France».
Avec Hackaviz Climat, l’IPR a montré à quel point la géodataviz peut mobiliser largement et efficacement sur des sujets complexes. Les SIG ne sont plus seulement des outils d’analyse : ils deviennent aussi des supports de dialogue, de sensibilisation et d’action. « Un concours qui nous pousse à sortir de notre zone de confort, conclut Laurie Gobled. Si on le reconduit, ce sera sûrement sur une nouvelle thématique, comme la santé et l’aménagement. » Rendez-vous début 2026 !
X.F.
+ d'infos
https://www.institutparisregion.fr
Avec Hackaviz Climat, l’IPR a montré à quel point la géodataviz peut mobiliser largement et efficacement sur des sujets complexes. Les SIG ne sont plus seulement des outils d’analyse : ils deviennent aussi des supports de dialogue, de sensibilisation et d’action. « Un concours qui nous pousse à sortir de notre zone de confort, conclut Laurie Gobled. Si on le reconduit, ce sera sûrement sur une nouvelle thématique, comme la santé et l’aménagement. » Rendez-vous début 2026 !
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