Officier de la tranquillité publique


Carte Blanche à Steve Richard est responsable de la police intercommunale Caux Vallée de Seine (25 communes, 35 agents), président de l’Observatoire national des polices municipales (www.onpm.org), co-auteur du « guide pratique de l’élu de la police municipale », rédacteur de la proposition de la loi sur la création des polices territoriales (2006) et auteur d’articles sur la mise en place d’observatoires locaux de prévention de la délinquance (concept et méthodologie).



Au cours des dernières années, la mutation des enjeux et des problématiques de sécurité a entrainé une véritable réorganisation des services territoriaux en termes de moyens humains et matériels, mais également quant aux outils informatiques à disposition des agents.

Si les systèmes de mains courantes informatisées ont engendré une amélioration de la gestion quotidienne des besoins d’interventions des forces de sécurité, la mise en œuvre d’outils d’analyse cartographique a véritablement contribué à accompagner les maires dans la construction de schéma de prévention de la délinquance et permis aux services de police municipale et aux préventeurs d’être engagé dans l’évaluation des tendances délinquantes et d’y apporter des solutions.

L’enjeu de l’implantation de logiciel cartographique permet une meilleure maîtrise du territoire et apporte des éléments d’explication quant aux phénomènes délinquants. Ainsi, l’intégration des différents points d’intérêt des collectivités, des données des acteurs de premières lignes, des zones vidéo-protégées s’avère être pertinente dans l’approche et dans la gestion des missions et des déplacements des services de police. La possibilité de mutualiser les informations en provenance de partenaires tels que la police/gendarmerie nationales, les bailleurs, les transporteurs engendre une maîtrise globale de l’information et représente une aide considérable dans la prise de décisions. Ces échanges de données vont également dynamiser le travail partenarial (Gestion des CLSPD, Fiches Actions, Convention de coordination PM / PN).

C’est ainsi, après avoir utilisé pendant plusieurs années dans une autre commune un progiciel d’analyse cartographique que nous avons souhaité au sein de la communauté de Communes Caux Vallée de Seine, construire une architecture sur la base des outils développés par la société Esri.

La cartographique permet une meilleure maîtrise du territoire et apporte des éléments d’explication quant aux phénomènes délinquants.

Au-delà de la disponibilité des outils, il a fallu construire un projet prenant en compte les contraintes techniques des partenaires, leurs souhaits et démontrer la pertinence de l’outil. La doctrine de base a été de modéliser des fonctionnalités permettant le moins d’interventions humaines possibles de façon à optimiser le temps passé à analyser les données et à mobiliser les partenaires sur des items particuliers. Le transfert des données des partenaires (police et gendarmerie nationales, mairies, bailleurs) est produit sous la forme de formulaire dont les champs sont identiques pour tous. Par ailleurs, cela permet de contourner les problèmes de saisie d’adresse dont les erreurs de géocodage sont nombreuses. Le travail a été mené sur une période de 4 mois par Damien Dron, un géomaticien récemment diplômé. Les partenaires doivent renseigner huit champs (thématique, libellé, heure, date, plainte, adresse, commune, détails) et ils peuvent replacer avec la souris la localisation des faits, éléments primordial dans l’analyse des données. Différents fonds de carte sont mis à disposition et les différents points d’intérêts des communes (localisation foyers de jeunes, citystade, établissements recevant du public peuvent permettre de mieux comprendre la présence de « points chauds » sur certains secteurs. Par ailleurs, l’intégration de certaines couches cartographiques sont des outils indispensables pour les intervenants de terrain. Ainsi nous avons prévu d’intégrer les commerces (ERP), localisation des bouches d’incendies, bassins d’eau... autant d’éléments qui sont des outils d’aide à la décision en cas d’urgence.

Notre observatoire comprend enfin une observation des réseaux sociaux (twitter, flirck et youtube) et un office de la tranquillité dont l’objectif est l’analyse des données des partenaires regroupés par famille (atteintes aux personnes, aux biens, tranquillité publique, police du maire, sécurité routière et alertes) et une plate-forme technique et opérationnelle pour la gestion de l’urgence et l’animation des politiques de la ville, notamment en matière de sécurité.
 


Carte Blanche publiée dans SIGMAG, octobre 2014
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Article mis en ligne par Xavier Fodor - SIGMAG SIGTV.FR