Le SIG, socle de la stratégie numériques
Avec une équipe d’une vingtaine de collaborateurs, Agora s’appuie sur de nombreux bureaux externes (architectes, urbanistes, ingénieurs) et a fait du SIG un outil central de travail collaboratif : « C’est incontestablement un socle de notre stratégie numérique, à la fois un outil technique et un facilitateur de communication, autour duquel tout le monde travaille », affirme Dominique Seelen. Arrivé il y a huit ans, il est GIS Analyst au sein de la société de développement. Géographe de formation, tombé dans le support SIG, il fait le pont entre informatique et géographie. Son rôle a été de structurer progressivement l’architecture SIG autour d’ArcGIS Pro et d’ArcGIS Online. « Au départ, nous travaillions encore en 2D avec ArcMap afin de produire de simples cartes PDF. La bascule vers ArcGIS Pro nous a permis de passer à la 3D et de diffuser nos cartes en ligne à l’ensemble de l’organisation », explique-t-il. Tous les collaborateurs disposent aujourd’hui d’un compte ArcGIS Online en mode «viewer», leur permettant d’explorer les cartes et de superposer différentes couches d’information. « Cela facilite la prise de décision sans avoir à me solliciter pour chaque modification de carte », souligne le géomaticien. Les bureaux d’études et architectes partenaires bénéficient également d’un accès externe aux cartes, garantissant une collaboration fluide. Aujourd’hui, Agora exploite un large panel d’extensions de la plate-forme Esri : 3D Analyst, Spatial Analyst, Data Interoperability. « Nous avons aussi été les premiers au Luxembourg à utiliser ArcGIS Urban, ajoute Dominique Seelen. Et cela change beaucoup de choses pour automatiser les calculs urbains. » Esri Belux a joué un rôle clé dans la mise en place des différents composants SIG en accompagnant Agora dans la veille technologique et la formation. « Sans ce soutien, nous n’aurions pas pu avancer aussi vite, rester à la pointe et faire évoluer nos usages », reconnait Alexandre Londot.
Articuler BIM et SIG : un défi technique relevé
Deux approches de jumeaux numériques
À Met zeschmelz, la démarche a été différente. Dans ce cas, tout a commencé par la numérisation complète des bâtiments existants, y compris les sous-sols et galeries techniques. « C’est une ancienne usine avec une complexité souterraine importante. Nous avons modélisé l’ensemble pour disposer d’une base fiable », raconte Dominique Seelen. Le projet en est encore au stade des études d’avant-projet sommaire d’aménagement paysager, mais toutes les données sont déjà intégrées dans le SIG. « Ici, le jumeau numérique sert avant tout d’outil d’anticipation, complète Alexandre Londot. Il nous permet d’évaluer les contraintes héritées de l’ancien site industriel, d’identifier les points sensibles et de tester dif férents scénarios de reconversion avant de figer un plan directeur. » Contrairement à Belval, il s’agit moins de densification immédiate que de construire un cadre réaliste et sécurisé pour la transformation future. Ces jumeaux numériques ne sont pas réservés aux techniciens. « Au départ, il s’agissait d’un outil de travail. Mais rapidement, nous l’avons utilisé aussi pour la communication valorisant l’attractivité du quartier auprès de décideurs et d’ institutionnels. » L’expérience menée pour le salon international MIPIM à Cannes depuis 2023 en est une illustration. Une maquette 3D interactive présentée sur écrans tactiles 4K a marqué les esprits. « Plus qu’un gadget, elle a permis de montrer la cohérence d’un projet urbain à des partenaires variés, du décideur politique au grand public », souligne le directeur des opérations. À terme, Agora envisage même de transférer les maquettes numériques aux communes en remplacement des plans papier as built. « Cela facilitera la gestion et l’entretien des infrastructures ».
Vers des situations et données temps réel
X.F.





Des jumeaux numériques pour transformer des friches en quartiers




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