Créée en octobre 2023, la jeune pousse Eneville est née de la rencontre entre deux profils complémentaires. D’un côté, Alexandre Nguyen, ingénieur énergéticien diplômé de l’INSA Lyon, docteur des Mines de Paris, spécialiste de la modélisation énergétique des bâtiments tertiaires. De l’autre, Philippe Beduneau, diplômé en économie et stratégie à la Sorbonne, passé par l’immobilier et l’innovation. « Techniquement », Alexandre Nguyen est à l’origine de l’aventure débutée dans le cadre d’une thèse CIFRE avec EDF et Mines Paris entre 2018 et 2021. « J’ai travaillé sur la modélisation énergétique des bâtiments tertiaires en utilisant le SIG et l’open data. Ces années de recherche constituent le socle technologique d’Eneville », explique-t-il.
Avant de se lancer, il bénéficie du programme Spin-Of f de Mines Paris et d’un prix iPhD de Bpifrance, véritables tremplins pour passer du labo à l’entreprise. Mais impossible d’y parvenir seul. « C’est ainsi que nous nous sommes rencontrés début 2023, rappelle Philippe Beduneau. Nous avons travaillé quelques mois avant d’officialiser la création, alors qu’un premier contrat avec un groupe immobilier via un cabinet de conseil jouait le rôle de déclencheur. » La proposition de valeur d’Eneville repose sur la création de jumeaux numériques , notamment de bâtiments tertiaires, à partir de l’open data. « La France est la première nation en Europe en matière d’open data, résume Alexandre Nguyen. Nous compilons ces données pour modéliser les bâtiments et créer des jumeaux numériques afin d’étudier leur performance énergétique, leurs consommations et leurs émissions de CO2. » L’intérêt est clair : un audit énergétique reste nécessaire sur site pour un bâtiment isolé, mais devient irréalisable à grande échelle. « Étudier 500 immeubles un par un est une tâche herculéenne, précise le co-fondateur. Notre technologie permet de massifier et d’accélérer l’analyse, sans contrainte légale, car nous n’utilisons pas de données locataires. »
Avant de se lancer, il bénéficie du programme Spin-Of f de Mines Paris et d’un prix iPhD de Bpifrance, véritables tremplins pour passer du labo à l’entreprise. Mais impossible d’y parvenir seul. « C’est ainsi que nous nous sommes rencontrés début 2023, rappelle Philippe Beduneau. Nous avons travaillé quelques mois avant d’officialiser la création, alors qu’un premier contrat avec un groupe immobilier via un cabinet de conseil jouait le rôle de déclencheur. » La proposition de valeur d’Eneville repose sur la création de jumeaux numériques , notamment de bâtiments tertiaires, à partir de l’open data. « La France est la première nation en Europe en matière d’open data, résume Alexandre Nguyen. Nous compilons ces données pour modéliser les bâtiments et créer des jumeaux numériques afin d’étudier leur performance énergétique, leurs consommations et leurs émissions de CO2. » L’intérêt est clair : un audit énergétique reste nécessaire sur site pour un bâtiment isolé, mais devient irréalisable à grande échelle. « Étudier 500 immeubles un par un est une tâche herculéenne, précise le co-fondateur. Notre technologie permet de massifier et d’accélérer l’analyse, sans contrainte légale, car nous n’utilisons pas de données locataires. »
Le rôle clé du SIG
Le SIG constitue l’ossature de cette approche. « C’est le ciment qui relie toutes les bases open data, souligne Alexandre Nguyen. C’est la méthode la plus précise pour croiser des sources hétérogènes. Et en aval, il sert de support naturel pour la datavisualisation. » Les livrables d’Eneville sont donc directement intégrables dans les infrastructures SIG des clients. « Notre valeur est de fournir des données exhaustives et homogènes sur un patrimoine immobilier, précise Philippe Beduneau. Le support cartographique est le prolongement naturel de nos travaux, offrant aux gestionnaires ou collectivités une vue à 360° pour identifier rapidement les priorités. »
Concrètement, le processus est simple : le client transmet la liste des adresses et la nature de ses bâtiments. Eneville géolocalise, caractérise et fournit un fichier complet avec les indicateurs énergétiques, bâtis sur un modèle physique nourri d’autres données (socio-économiques, météorologiques, etc.). « Nous sommes un proxy des diagnostics réglementaires : plus rapides et homogènes, mais sans se substituer aux audits légaux », souligne Alexandre Nguyen.
Les premiers clients sont des foncières et détenteurs d’actifs immobiliers. « Nous avons des projet s avec La Française et UNOFI et nous travaillons avec de grands acteurs bancaires et des assurances », cite-t-il. Les acteurs publics montrent aussi de l’intérêt : « Nous participons à un projet financé par l’ADEME sur la consommation énergétique des bureaux et commerces, et nous échangeons avec plusieurs métropoles. »
Eneville fait partie du Star t-up Program d’Esri France, équivalent du niveau bronze. « Cela nous a permis d’aligner notre technologie avec l’écosystème Esri et de préparer l’intégration de nos données dans ArcGIS. Pour Esri, nous sommes des créateurs de contenus, détaille Alexandre Nguyen. Nous avons choisi de développer notre offre sur l’espace Esri, plutôt que de bâtir une plate-forme SaaS isolée. À terme, nous pourrons proposer nos données via leur marketplace ou en « full package » avec des licences ArcGIS grâce au Commercial Delivery Program. »
Basée à Paris, Eneville prévoit des recrutements d’ici fin 2025. L’entreprise développe actuellement une API propriétaire et une interface SIG plus ergonomique. « Nous voulons proposer une base consultable à l’échelle de la France, accessible par API ou via des offres packagées. » Les perspectives s’annoncent prometteuses, d’autant que la star t-up cible désormais les collectivités. « La plupart sont déjà dotées de solutions Esri. Nos données peuvent s’y intégrer directement, facilitant la production de schémas directeurs énergétiques ou de PCAET », conclut Philippe Beduneau. Avec sa maîtrise scientifique, sa vision stratégique et son ancrage dans l’écosystème SIG, Eneville illustre comment l’open data nourrit l’innovation au service de la transition énergétique.
Xavier Fodor
+ d'infos :
eneville.fr
Concrètement, le processus est simple : le client transmet la liste des adresses et la nature de ses bâtiments. Eneville géolocalise, caractérise et fournit un fichier complet avec les indicateurs énergétiques, bâtis sur un modèle physique nourri d’autres données (socio-économiques, météorologiques, etc.). « Nous sommes un proxy des diagnostics réglementaires : plus rapides et homogènes, mais sans se substituer aux audits légaux », souligne Alexandre Nguyen.
Les premiers clients sont des foncières et détenteurs d’actifs immobiliers. « Nous avons des projet s avec La Française et UNOFI et nous travaillons avec de grands acteurs bancaires et des assurances », cite-t-il. Les acteurs publics montrent aussi de l’intérêt : « Nous participons à un projet financé par l’ADEME sur la consommation énergétique des bureaux et commerces, et nous échangeons avec plusieurs métropoles. »
Eneville fait partie du Star t-up Program d’Esri France, équivalent du niveau bronze. « Cela nous a permis d’aligner notre technologie avec l’écosystème Esri et de préparer l’intégration de nos données dans ArcGIS. Pour Esri, nous sommes des créateurs de contenus, détaille Alexandre Nguyen. Nous avons choisi de développer notre offre sur l’espace Esri, plutôt que de bâtir une plate-forme SaaS isolée. À terme, nous pourrons proposer nos données via leur marketplace ou en « full package » avec des licences ArcGIS grâce au Commercial Delivery Program. »
Basée à Paris, Eneville prévoit des recrutements d’ici fin 2025. L’entreprise développe actuellement une API propriétaire et une interface SIG plus ergonomique. « Nous voulons proposer une base consultable à l’échelle de la France, accessible par API ou via des offres packagées. » Les perspectives s’annoncent prometteuses, d’autant que la star t-up cible désormais les collectivités. « La plupart sont déjà dotées de solutions Esri. Nos données peuvent s’y intégrer directement, facilitant la production de schémas directeurs énergétiques ou de PCAET », conclut Philippe Beduneau. Avec sa maîtrise scientifique, sa vision stratégique et son ancrage dans l’écosystème SIG, Eneville illustre comment l’open data nourrit l’innovation au service de la transition énergétique.
Xavier Fodor
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