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Marie Gély : «Géo trotteuse», de Perpignan à Nouméa…


Marie Gély n’est pas une femme qui planifie chaque menu détail de son existence. Elle se laisse guider par ses envies et le hasard des rencontres et des opportunités…



Marie Gély : «Géo trotteuse», de Perpignan à Nouméa…
Dans ses rêves de petite fille, jamais Marie Gély ne s’était imaginée géomaticienne. « Ce n’était pas aussi connu qu’institutrice ou infirmière ! Maintenant encore, mon entourage me pose des questions sur la finalité de mon métier ». Née d’une mère infirmière et d’un père cadre supérieur dans la banque, c’est plus le hasard de la vie qui la conduit sur la voie de l’information géographique alors qu’elle suit un DUT statistique et traitement informatique des données à l’IUT de Carcassonne. « En découvrant le module SIG, j’ai eu un véritable déclic » ! Motivée, elle poursuit avec la licence professionnelle de traitement de l’information géographique. Une fois diplômée, elle intègre l’unité de recherche faune sauvage et développement du Cirad à Montpellier, en remplacement d’un congé maternité.

Là, elle produit des cartes et des illustrations, contribue à des projets d’étude sur la mobilité des buffles, des oiseaux migrateurs ou encore des canards au moment de la grippe aviaire. Plus tard, alors qu’elle évolue au service statistique du rectorat de Montpellier, le Cirad la réquisitionne à nouveau. Elle y reste 8 ans, opérant des illustrations cartographiques, réceptionnant et stockant des données SIG ou assurant des formations. Elle se voit d’ailleurs chargée de la dispense du module SIG « Les Systèmes d’Informations Géographiques appliqués à l’épidémiologie», en collaboration avec des chercheurs ; ce qui la conduit, à plusieurs reprises, en Thaïlande, en Tunisie, au Zimbabwe… 
 

Une soif de découvertes

Ce sont sans doute ces épisodes qui lui donnent le goût du voyage et de la découverte. Et de la télédétection… Technicienne SIG, Marie Gély veut gravir les échelons et intègre le mastère SILAT. Une fois encore, son stage de fin d’étude qu’elle réalise au Cirad la parachute à l’étranger, cette fois-ci au Cambodge, pour effectuer des relevés terrains sur la végétation. Puis, elle accompagne des chercheurs dans la capture de chauve-souris afin de réaliser des relevés de leurs déjections, utiles dans l’estimation de la propagation du virus Nipah, découvert en 1998. « Dès que les chauves-souris arrivaient sur leurs dortoirs, vers 5h du matin, nous allions récupérer leurs déjections, équipés d’un uniforme et de chaussures de protection, d’une double paire de gants, d’une masque et de lunettes. Nous en avons capturées à l’aide de filets pour que les vétérinaires puissent les peser, effectuer des prises de sang ou un relevé salivaire. En réalité, les chauves-souris sont bien plus mignonnes que je le pensais ! Ce projet m’a passionné d’autant que j’ai dû définir une méthode de classification, applicable ensuite à l’ensemble du territoire cambodgien». 
 

Embauchée à 17 000 km…

En 2016, son mastère en poche, Marie Gély a envie de prendre le large. C’est en surfant sur le portail associatif de la géomatique et des SIG GeoRezo qu’elle déniche une offre d’emploi au GIE SERAIL, installé à Nouméa… Embauchée dans la foulée, elle fait ses valises trois semaines plus tard, prête à endosser le poste de responsable technique en charge de l’acquisition, de l’échange et de la mise à disposition des informations géographiques qui transitent par le GIE. Habituée aux grosses structures, elle se retrouve dans une TPE qui compte deux collaborateurs. Un changement radical de vie professionnelle, l’urbanisme étant une thématique qu’elle n’a que rarement traitée. Dernièrement, elle se voyait collaborer à la réalisation d’une base de données dédiée aux immeubles et aux résidences, comprenant plus de 2500 points recensés sur le Grand Nouméa, avec une mise à jour et un enrichissement des informations complémentaires voués à être industrialisés. 

Un virage personnel aussi. « Mes proches n’ont jamais songé à ce que je me lance dans un tel défi, moi non plus d’ailleurs». Un choix qu’elle est loin de regretter, appréciant rapidement son nouveau cadre de vie, la culture Kanak et son poste qui valorise ses acquis. « Plutôt noctambule sur Montpellier, j’ai appris à me lever ici vers 5h30 pour embaucher à 7h30 ». Depuis, elle en profite pour voyager, en Australie et sur l’île de Lifou entre autres destinations. « J’ai vu des raies mantas sur l’île des Pins, c’était magique. Je retourne régulièrement à Hienghène, près du rocher de la plage du billet de 500 francs CFP, un de mes lieux favoris sur la Grande Terre». 
Ses dernières vacances, c’est en métropole qu’elle les a passées. « Ces moments de retrouvailles ont été intenses en émotion, rien n’a changé ! ». Mais c’est toujours avec le même plaisir qu’elle repart en Nouvelle-Calédonie. « Ma vie est ici pour le moment. Un jour sans doute, je rentrerai en France ».

Par Fanny Perrin d’Arloz

quelques dates
1983 Naissance à Perpignan
2006
Diplôme universitaire de technologie de statistique et traitement informatique des données (IUT Carcassonne)
2007
Licence professionnelle de traitement de l’information géographique (IUT Carcassonne)
2007
Chargée SIG et base de données CIRAD Montpellier
 
2008 Chargée d’études statistiques Rectorat de Montpellier

2009

Chargée SIG et base de données CIRAD Montpellier

2016

Mastère SILAT (AgroParisTech-Montpellier)

2016

Responsable technique GIE SERAIL Nouméa

Article mis en ligne par la rédaction SIGMAG & SIGTV.FR