SIGMAG SIGTV.FR - Un autre regard sur la géomatique et les systèmes d'informations géographiques SIG
SIGTV.FR
SIGMAG & SIGTV - Un autre regard sur la géomatique
 
Twitter
LinkedIn

Michelin DDI : rendre la route plus sûre


La filiale du groupe Michelin propose des services basés sur le traitement de données de millions de kilomètres de trajet et l'analyse du comportement des conducteurs. Des données intelligentes pour le SIG.



Leader mondial de fabrication de pneumatiques, le groupe Michelin étend depuis toujours ses activités en innovant, notamment dans les domaines liés aux voyages et à l’aide à la mobilité. Créée en 2015, Michelin DDI est une start-up, incubée au sein du groupe, visant à développer de nouveaux services pour exploiter le potentiel des données de mobilité ; DDI signifiant Driven Data to Intelligence. Son objectif est de « rendre la route plus sûre » et « sauver des vies », car comme le rappellent les porte paroles de la jeune pousse : les accidents de la route coûtent chaque année la vie à 1,3 million de personnes à travers le monde !

La petite équipe de 4 personnes des débuts a fait place à un bel effectif d’une cinquantaine de salariés : des ingénieurs data-scientistes, dataanalystes et même un cartographe. Ils sont basés au siège historique de Clermont-Ferrand, mais aussi ailleurs en Europe et aux États-Unis, signe de la volonté d’internationaliser leur savoir-faire. Enfin, l’entreprise dispose d’un centre d’expertise digitale basé en Inde. 

Concrètement, Michelin DDI se positionne dans le big data avec plus de 1,5 milliard de kilomètres de routes analysés en France et des millions de véhicules connectés en France et aux États-Unis. « Notre catalogue se construit autour de trois offres : safer cars, safer roads et safer drivers, détaille Guillaume Puiseux, directeur stratégie et marketing. Nous avons développé une expertise unique. Nous analysons en continu le comportement d’un conducteur que nous restituons sous la forme de notre score de conduite. Nous permettons ainsi aux assureurs d’offrir aux conducteurs une application d’aide à la conduite basée sur l’analyse de leur allure, anticipation et adaptabilité. Le conducteur prend conscience de ses comportements à risque et, grâce à un coaching personnalisé, il peut s’améliorer, renforcer sa sécurité et celle des autres. L’autre bénéfice est que l’évolution de son score peut avoir un impact positif sur sa cotisation d’assurance »... Cette offre phare repose sur un petit boîtier offert gratuitement aux membres de la « Better Driving Community », conducteurs de véhicules légers ou petits utilitaires. Ce boîtier capte les données de conduite. Il est connecté en Bluetooth au Smartphone de l’utilisateur qui, grâce à une application, remonte en temps réel les données.

Selon Michelin DDI, quelque 60.000 boîtiers ont à ce jour été déployés en France, recueillant de manière « pseudonymisée » les vitesses, accélérations, freinages et parcours. « Chaque trajet est chiffré jusqu’à une plate-forme de stockage sécurisée. Ensuite les données sont analysées par un algorithme et nous les transformons en intelligence, explique Natacha Vandereruch, directrice scientifique données etservices digitaux. En effet, les datas de chaque trajet sont enrichies et contextualisées en les croisant avec d’autres données externes fiables de type météo ou de cartographie précisant ainsi le type de route ou le relief ». C’est notamment sur cette base que se sont construits une nouvelle API et un service cette fois destiné aux gestionnaires d’ infrastructures routières : « virages atypiques ».

Une couche dans ArcGIS

« Ce nouveau ser vice porte sur l ’analyse de 100.000 kms de virages en contexte extraurbain, identifiés parmi notre base de données française, confie Guillaume Puiseux. Nos algorithmes permettent d’évaluer le niveau de sévérité du risque en corrélation avec les jeux de données publiques d’accidentologie routière. Nous travaillons aussi avec divers partenaires pour constamment affiner nos analyses. L’information finale est particulièrement utile à un gestionnaire de patrimoine routier afin de déployer une approche préventive, l’aider à prioriser ses décisions d’aménagement ou vérifier l’efficacité dans le temps des dispositifs mis en oeuvre ».

Pour cela, rien de mieux qu’une étude à travers le SIG ! C’est pourquoi « virages atypiques » a été lancé en partenariat avec Esri France lors de la conférence SIG 2021. Désormais, un géomaticien peut intégrer dans ArcGIS la couche de données fournie par Michelin DDI. À l’aide de ses propres référentiels, il localise sur les secteurs concernés les équipements déjà en place : rondpoint, glissière, dos d’âne, panneau, feu tricolore, éclairage, etc. Le SIG peut aussi croiser d’autres informations du type programme de renouvellement de la signalétique verticale ou de réfection de la voirie. Les crevasses ou nids de poule sont parfois des signalements remontés par d’autres applications construites avec ArcGIS. 

Michelin DDI propose ce service sous forme d’un abonnement, en général sur le périmètre de responsabilité de l’organisation. Courant 2022, l’API se déclinera en d’autres solutions en s’intéressant aux accélérations, freinages et intersections atypiques. D’où notre conseil d’inciter vos usagers ou administrés à renforcer la Better Driving Community. Plus de données intelligentes de conduite seront analysées, plus les routes de votre territoire seront sûres. X.F.

+ d'infos :
ddi.michelin.com

Article mis en ligne par la rédaction SIGMAG & SIGTV.FR